lundi 30 avril 2007

Un an à Liège

Il y a un an exactement que nous avons enménagé dans "notre" maison à Liège, l'Homme et moi.

Je nous vois encore au milieu des caisses et des meubles déposés là par le soin de nos amis. Et très vite, on s'est mis à habiter la maison, à l'habiter de nos petites habitudes. En s'installant ensemble, les habitudes (communes, et celles de l'autre) s'installent avec. Ce sont des compagnons ambigus, tantôt adorés, tantôt maudits.

L'habitude peut évoquer le plat préféré qu'on mange trente jours de suite: le plat est de moins en moins délicieux, d'abord il ennuie, ensuite il agace. La répétition du merveilleux aiguise le regard pour le pas-si-merveilleux.

Mais l'habitude peut aussi ressembler à la trentième lecture qu'on fait de son histoire préférée à un enfant : le récit est d'autant plus délicieux qu'il est parfaitement connu. La répétition du merveilleux rend le merveilleux plus vrai, plus proche, plus intense, car de surcroît durable.

C'est cette deuxième expérience qui est de loin la plus surprenante, la plus insoupçonnée lorsque l'on vit en couple ; cette espèce de plaisir énigmatique de la répétition.

(Photo par Yannick : Un cadeau auquel on ne s'habitue jamais (un nain de jardin), reçu lors de la Pendaison de la Crémaillère. Ah quels blagueurs, ces copains!)

dimanche 29 avril 2007

Où est la pluie?

Je n'avais pas dix ans quand j'ai pour la première fois entendu parler des changements climatiques et de l'effet de serre, du trou dans la couche d'ozone et de la mort des forêts. J'en ai fait des cauchemars. Rétrospectivement, il me semble que cette prise de conscience publique et partagée a marqué la fin de mon enfance.

Le premier sursaut passé, de longues années se sont écoulées où l'on en parlait plus. Les avertissements du passé apparaissaient alors comme une supercherie médiatique et rien d'autre. A 18 ans j'ai passé mon permis de conduire comme tout le monde, j'ai pas mal voyagé en avion, je suis aujourd'hui usager des transports en commun et cycliste convaincue.
La voiture est toujours restée dans ma tête un mal pas si nécessaire, un danger tuant directement ou indirectement. J'ai été vaccinée à la mauvaise conscience écologique. Je ne dirais jamais que je n'ai pas su.

Aujourd'hui j'ai 27 ans et je vis le premier mois d'avril sans une goutte de pluie, et sous des températures de juillet. Le vieux adage "En avril ne te découvre pas d'un fil" apparaît comme désespérément démodé cette année.

Les discours stéréotypés et moralisateurs qu'on entend aux caisses de supermarché m'insupportent eux aussi de plus en plus: "Ce n'est plus comme avant, ce n'est pas normal ce temps...". L'impuissance qui s'en dégage, une culpabilité larvée mélangée à la nostalgie commune. Je suis inquiète moi aussi, et à défaut de moyens d'action efficaces, je préfère également le dire que de le taire.

(Photo: en Grèce, été 2001)

jeudi 26 avril 2007

Longue haleine

Une thèse, c'est un peu comme un marathon. On s'engage dans un truc qui va durer et on n'arrête pas de se dire: "Jusqu'ici, tout va bien!" Mais socialement l'expérience ne vaut rien, si elle reste inachevée.

Pendant tout le parcours, la préoccupation récurrente concerne donc notre rythme de croisière: est-il adapté? On risque d'être trop rapide pendant la course alors qu'au cours de la thèse on craint d'être trop lent. Trop rapide, trop lent pour rendre réaliste la perspective d'une arrivée. La peur majeure est donc la même dans les deux cas : ne jamais arriver au bout.


C'est effectivement vers la fin que ça se corse, c'est là que la vérité apparaît, j'y arrive où pas? Tous les coureurs ont déjà entendu parler du "mur" des 30 km, où l'athlète se retrouve vidé de toutes ses forces... Je suis encore loin de ce moment en ce qui concerne ma thèse, je dois me trouver vers le kilomètre 10, 12.

Je n'ai jamais fait de marathon (de thèse non plus, remarquez!), mais je suis pas peu fière d'avoir terminé un semi-marathon (et deux mémoires par ailleurs). Tous les jours je continue mon petit bonhomme de chemin en me répétant que le travail constant mène au bout. Parfois aussi je me dis que le bout, je m'en fous. Que j'aime bien le mouvement en soi, et que pour le reste on verra bien. Et puis je me dis que ça fait trop longtemps que je n'ai plus été courir, car un marathon, ce serait quand même quelque chose...

(Photo: Les 20 km de Bruxelles, en mai 2005)

lundi 23 avril 2007

En attente

Je n'ai toujours pas commencé mes entretiens de recherche. C'est que la prise de contact prend du temps, et qu'il y a eu les vacances de Pâques, et que tout rendez-vous doit être planifié à l'avance vu la distance qui me sépare entre mon domicile et les lieux de recherche.

Tout un art de ne pas bousculer les personnes en question tout en restant présente et motivée.

dimanche 22 avril 2007

"Nous sommes tous des enfants d'immigrés!"

Déjà dimanche soir. Je trouve enfin un petit moment pour écrire un billet.

Mes projets bouillonnent, expandent, m'accaparent. Ce weekend j'ai en plus accompagné l'Homme dans les siens.


Parmi tous ces agissements était inscrite dans nos agendas aujourd'hui à 14:00h une manif. Il s'agissait d'une manifestation contre Vottem en particulier et contre tous les centres fermés en Belgique en général. Ces centres qui emprisonnent des personnes qui ont pour la plupart commis comme seul délit d'être sans papiers sur le territoire belge; ces centres qui enferment des enfants et qui constituent de véritables zones de non droit où l'on calme les gens à coup de camisoles chimiques (les dernières "fuites" sur le sujet sont en effet effrayantes!).

Dieu sait que la cause me tient à coeur et que je connais la problématique. Et pourtant, aujourd'hui on y allait avec des pieds de plomb, sans conviction ressentie, parce qu'on s'était dit que c'est important, que l'on avait décidé qu'il fallait participer et parce qu'on l'avait noté dans nos agendas.

Et puis, une fois lancés avec les gens (700 selon les média, plus que honorable), l'envie d'être là est venue avec les mots scandés: "Vottem, 8 ans déjà, nous n'acceptons toujours pas!"
Je savais tout à coup qu'il fallait être là, que c'était important, je le sentais dans mes tripes.

On a passé un très bon moment, en marchant, en discutant, en musique et au soleil. C'est d'ailleurs souvent comme ça, dans le flux du quotidien, on a mille autres choses en tête qu'une question politique qui ne change rien à ce foutu quotidien. Et, pourtant... Qui a dit que la révolte ne se fait pas dans les agendas?

En France aussi, les gens ont aujourd'hui utilisé leur agenda, ils ont été voter. La journée s'est donc bien terminée, avec des résultats relativement encourageants des présidentielles françaises... (Même si un certain fils d'immigrés ayant des problèmes avec d'autres enfants d'immigrés a largement gagné le premier tour)


(Photo: Manifestation en 2006 contre le pacte des générations, à Bruxelles)

mardi 17 avril 2007

Bon, d'accord, en rêver on peut...

Hier, je me suis rappelée à l'ordre concernant l'ambiance de vacances.

Aujourd'hui, je me dis qu'à défaut de vacances réelles, il faut quand même s'autoriser le rêve.

Je rêve, je rêve, je rêve donc de:
  • traverser les Alpes à pied, de Munich à Venise
  • faire un long voyage en Afrique subsaharienne
  • découvrir l'Islande sur le dos d'un cheval
  • vacances paresseuses-amoureuses en Croatie ou en Sicile
  • rejoindre Anvers en vélo (de Liège)
Il faudra encore choisir... alors que je me suis déjà limitée à cinq! Et vous, des rêves de partance?

(Photo: canal de Corinthe)

lundi 16 avril 2007

Soleil trompeur

Ah, c'est vraiment vache, ce temps de juin... J'ai l'impression que les grandes vacances sont proches, encore deux petits examens et hop, une vaste étendue de temps à rien faire devant moi.

Malheureusement il n'en est rien! Je me répète donc régulièrement qu'on est en avril, que ma recherche de terrain est sur le point de débuter (oui, avec les vacances de Pâques, je n'ai pas vraiment pu démarrer, mais cette semaine je noue les premiers contacts ), et que je prendrai pas de congés avant août! Et arrête de regarder le ciel bleu et de rêver aux destinations exotiques, je ne cèderai point!

Même cette photo, j'ai l'impression qu'elle me nargue... (C'est joli, hein, Rügen et ses Strandkörbe!)

vendredi 13 avril 2007

Se retourner sur son passage


Plus je travaille sur la mémoire, plus ce phénomène me fascine et m'interpelle. Depuis un moment, je m'amuse à me tester moi-même (en psycho rien ne vaut soi-même en tant que cobaye):
  • Qu'ai-je fait lors du jour de mon 16ième anniversaire?
  • Lors des vacances au Portugal en 1999, quels étaient les hôtels dans lesquels nous avons logé?
  • L'été 1997, était-il un été chaud?
  • Qui était mon institutrice en 4ième primaire?
Ok, ça a l'air idiot, mais c'est plutôt surprenant comme expérience. Car le fait de se pencher sur son passé semble réveiller les capacités de mémorisation. C'est comme tirer sur un fil, tout à coup d'autres fils se défont qui mènent à d'autres fils encore... Il m'arrive maintenant parfois d'être face à des souvenirs qui surgissent de nulle part.

Et je suis étonnée à quel point la plupart des gens se passent de leur mémoire, qu'elle soit de nature autobiographique ou sociale (cette distinction est bien sûr artificielle, tout souvenir est autobiographique tout en étant social). Dans notre société, la mémoire est le privilège des vieux, à l'exception de certains domaines pour lesquels existe un "devoir de mémoire". Moi, je suis plus pour le droit à la mémoire, trois fois par jour une petite conversation avec le passé intime, c'est sympa...

Et vous, que faites-vous de votre mémoire?

(Photo: juin 2000, à Texel en Hollande...non je ne me souviens plus du jour ni de l'heure, mais il faisait pas chaud)

mercredi 11 avril 2007

Mesures anti-roucoulement

Ce mois nous avons cassé la tirelire pour que nos deux amies animales soient libérées de leurs pulsions de plus en plus pressantes. C'est vrai que les roucoulements de Gayette commençaient à être pesants, ça sonnait comme de la souffrance, un pigeon enfermé dans un chat. Sans parler des roulements par terre qui feraient honneur aux hystériques du début du 20ième siècle. Chez Nala, les chaleurs étaient moins récentes et un peu moins marquées, si ce n'est sa manie d'ouvrir ses gambettes lors de nos caresses. Ah, pas facile d'avoir des chats pubertaires! Car l'interdit de l'inceste ne va pas de soi pour eux, ni celui de la zoophilie (ou de l'androphilie plutôt...).

La vétérinaire m'a fait un dessin pour m'expliquer la physiologie intime des chats et après l'opération, elle nous a permis de jeter un coup d'oeil sur ces machines super-performantes de reproduction que sont les ovaires. J'ai failli les embarquer pour les sécher et les mettre sous verre, on ne sait jamais si on change d'avis...

Quant aux chattes, on les a récupérées dans un sale état, ces pauvres loulouttes. J'ai eu un brin de mauvaise conscience, leur infliger ça... On fait partie de cette foutue d'espèce humaine qui domine tout sur terre, et qu'est-ce qu'on sait de leurs douleurs?!

Et puis aujourd'hui elles se promènent le ventre rasé et recousu avec de plus en plus d'entrain. Là je me dis que c'est pour leur bien, pour la tranquillité de leur âme (le sexe, le sexe est-ce vraiment si important?!) et leur longévité (l'intervention les préserverait du cancer).

mardi 10 avril 2007

Retourner à Vianden, toujours

Exactement deux mois se sont écoulés depuis que cette photo a été prise à Vianden. Nous y avions passé un très bon moment, malgré la grisaille...

Et là, ce weekend, retour à Vianden pour Pâques, mais quel changement d'ambiance! Sous un ciel radieux, entourés d'oiseaux qui chantent à tue-tête et de plantes qui repoussent de toutes leurs forces. Pas besoin d'écharpe ni de veste pour les promenades.

J'ai l'impression d'être partie en vacances, très loin, un bon moment. On revient toujours en se disant qu'il faudrait y aller plus souvent... Et puis, de toute façon, j'y reste un jour de plus, dans ma tête, incapable comme je suis de me concentrer aujourd'hui.

(Photo par Blandine)

vendredi 6 avril 2007

L'énigme de Pâques


Chaque année la même question revient avec Pâques et suscite des débats passionnés avec l'Homme : Quand le Christ est-il ressuscité, le dimanche ou le lundi de Pâques? Cette année, nous avons carrément consulté le Livre pour comprendre, et pourtant...

Jeudi, on fait le procès du Christ.
Vendredi, il meurt sur la croix
.
Samedi, il est toujours mort, les cloches se taisent.

C'est ensuite que ça se complique, car dans les textes, on dit que Jésus est ressuscité le troisième jour. En comptant de vendredi, le troisième jour est lundi! Donc ma question: Comment se fait-il que chaque dimanche de Pâques, à 4h de l'après-midi je m'écroule dans un canapé à la suite du gigot d'agneau et des nombreux oeufs de Pâques ingurgités (oui, le Bordeaux joue aussi un rôle)? Ou autrement dit :
pourquoi fêtons-nous Jésus ressuscité alors qu'il est encore mort?! Ou est l'erreur? Sommes-nous incapables de compter jusqu'à trois?

Tout tuyau, toute aide est la bienvenue dans cette histoire...

(Photo: Castro Urdiales, Nord de l'Espagne)

mercredi 4 avril 2007

Face à soi

Comment parler de psychanalyse? Comment parler de la sienne, surtout?

Je pense que fondamentalement, ce n'est pas le but de partager avec des tiers ce qui s'y passe. Ce n'est pas nécessaire pour le travail psychanalytique. Par contre, d'un point de vue relationnel cela peut s'avérer important, notamment au niveau du couple, du moment qu'on souhaite rester réellement connectée à l'autre, exclus du processus.

Et puis, au-delà du couple, j'ai besoin de le dire, je ne peux pas taire que je suis en train de vivre une expérience effrayante et revigorante (vous avez dû vous en rendre compte ;-) ! Même face à soi, besoin de témoins...

Heureusement que j'ai trouvé quelqu'un qui en parle de manière merveilleusement pertinente et derrière qui je vais m'abriter : Pierre Rey, dans son ouvrage Une saison chez Lacan. Voici un petit extrait dans lequel je me retrouve (p.89-90):

"A partir de là, j'acceptai d'être nu, je ne cherchai plus qu'à comprendre. Malheureusement, plus j'avançais, moins je comprenais. Chaque pas en avant, ouvrant un champ nouveau de mon inconscient à ma conscience, n'avait pour effet que de me dérober un peu plus ce que je croyais avoir entrevu la veille en me faisant durement sentir la décourageante étendue de ce que j'ignorais.
(...)
La longe bien en main, il ne me donnait aucune indication sur la multitude d'impasses où je m'enlisais. Je croyais avoir trouvé. Je quêtais son approbation. Il acquiesçait d'un sourire. Je sortais de chez lui avec la certitude de tenir quelque chose. La nuit la détruisait : ce n'était pas ça. J'étais donc en droit d'interpréter ses silences devant mes tâtonnements ou l'éclat affiché de mes sophismes comme autant de mensonges de sa part.

J'en tirai deux enseignements.
Le premier, à trouver tout seul. Je n'avais aucune aide à attendre de lui. Mais, chaque réponse amenant une autre question, comment savoir, afin d'y prendre appui pour aller plus loin, si je manipulais la bonne réponse? Le temps jouant son rôle, je le découvris par mes propres moyens : quand je possédais la bonne réponse, la question, soudainement vidée de toute substance, perdait sa raisons d'être et disparaissait d'elle-même. Tour à tour, la multitude de ses facettes m'étaient apparues en pleine lumière : plus de zone d'ombre. A ce stade de certitude ressentie, apaisement et jubilation confondues, je n'avais même plus à demander l'avis de Lacan : Je savais.

Le second était plus troublant : le mensonge de l'Autre est parfois nécessaire pour aboutir à sa propre vérité."

(Photo par Luc)

mardi 3 avril 2007

Le tempérament des villes


Comme pour les personnes, le caractère d'une ville dépend d'énormément d'éléments différents, qui, plus est, interagissent entre eux. Mais au-delà de la structure, de l'architecture ou de la taille d'une ville, la personnalité d'une ville est fortement marquée par le rythme auquel vivent ses habitants. C'est ce que j'aime appeler le tempérament d'une ville.

Le questionnaire
suivant (non approuvé par la science) permet de cerner le tempérament d'une ville: Quand se lève-t-elle? Est-elle matinale ou vit-elle que pleinement la nuit? Quelle est la vitesse moyenne de ses piétons? Quelle est la densité du trafic automobile? Vend-elle à tout moment du jour ou de la nuit, ou pas? Les heures de pointe sont-elles fortement marquées? Quand passent les derniers transports en commun?

Pour illustration, un exemple comparatif, peut-être caricatural, mais personnellement éprouvé, à savoir Berlin et Paris.

Paris est rapide, bondée, stressée et stressante. C'est une ville qui vit par et pour le travail et l'excellence. Les heures de pointe sont longues et marquées, les gens courent partout et cela tout le temps. C'est une ville bosseuse qui ne dort pas beaucoup. Même pour prendre un café en terrasse, il faut se battre (c'est du vécu, je vous assure!).

Berlin par contre est détendue, limite paresseuse. Il doit bien y avoir des milliers de gens qui se lèvent pour leur travail le matin, ça ne se sent pas. Il y a du traffic, mais pas de folie. C'est vrai que le prix des loyers n'oblige pas les gens à se sacrifier sur l'autel du travail. Berlin se lève tard et se couche tard, et de mars à novembre, les gens boivent leur bière au Biergarten (jardin des bières).

Et Liège, cette nouvelle connaissance?
Ben, Liège a un tempérament relax, les gens prennent le temps de papoter. Les étudiants y sont plus visibles que les cols blancs, sans oublier les chômeurs et les toxicomanes. C'est donc une ville plus nocturne que matinale, et figurez-vous, il y a encore quotidennement des bus vers 1:00h du matin.

(Si cette histoire de tempérament reflète mon ressenti personnel, je suis néanmoins persuadée qu'on pourrait objectiver ces impressions! C'est bien la situation socio-économique d'une ville qui est déterminante au niveau de son "tempérament". Elle détermine les habitants qui de leur côté animent la ville.
(Non, non, pas de thèse en urbanisme! ;-) Luxembourg et Bruxelles sont aussi des "cas" intéressants...)

(Photo: métro parisien)

dimanche 1 avril 2007

Sur le terrain!


Après environ 6 mois de lectures et de recherche théorique, je suis prête à commencer "le terrain". Difficile de l'affirmer comme ça, de manière franche... Car quelque chose crie en moi: "Foutaises, rien n'est prêt!!!"

Mais je le répète jusqu'à faire taire la voix criarde: je suis prête à délaisser la théorie pour aller vers le vivant, pour aller découvrir des réalités sociales enfouies, des contrées psychiques inconnues, je révélerai à la face du monde des faits inouïs et merveilleux...
Euh...je m'égare, je crois...

A vrai dire, ça me fait l'effet de partir dans le désert avec un bagage à main quelconque. En ouvrant ma saccoche, les outils qui s'y trouveront seront certainement en grande partie inadaptés. Le passage de la théorie, lisse et précise, à l'humain, m'est pénible, car elle me confronte avec le non réduisible, avec le non maîtrisable, avec la souffrance aussi. Ensuite j'espère que la rencontre avec l'humain me rappellera pourquoi je me suis embarquée dans cette aventure.

(Photo: Maroc)