vendredi 21 septembre 2007

Bye, bye...

J'ai terminé ma psychanalyse. Ou plutôt, j'ai terminé avec ma psychanalyste.
Je ne peux pas accepter qu'elle demande tout à coup 50 Euro au lieu de 30, de manière unilatérale et autoritaire. Au début bien sûr, je pensais que c'était une manoeuvre thérapeutique. Elle cherche ma colère, me disais-je. Elle a mis un petit temps avant de la trouver, et j'ai pas mal appris sur moi, sur mon rapport à la colère, au conflit, à l'autorité.

Mais j'ai aussi dû découvrir que ses exigences financières n'étaient nullement provocatrices. Selon elle, je dois changer de relation imaginaire à elle, et cela passera nécessairement par une hausse de prix. "Voulez-vous faire une analyse ou une pseudo-analyse?" me demande-t-elle.

Je lui ai dit que finalement, c'est comme à l'église, plus on monte haut au ciel, plus c'est cher. Et que je croyais la psychanalyse du côté des Lumières, et non de l'obscurantisme. La psychanalyse ne peut quand même pas viser la soumission absolue au Maître?!


Je suis choquée, triste, déçue...mais quelque part, je ressens aussi une certaine joie. Je sais qui je suis, et je connais les limites de ma dépendance. Cette relation, elle n'est pas à tout prix. (Vous imaginez, 400 Euro par mois?!) C'est ce que je lui ai dit en partant, en payant le prix habituel: "Je crois que je ne suis pas prête pour ce genre de relation".

J'espère que je ne le serai jamais.

Mais les questions restent là, et continuent à me travailler. Pourquoi s'est elle engagée dans ce bras de fer avec moi? Est-ce une erreur de diagnostique? Un problème de contre-transfert? Ou une manière de cloturer? Ou est-ce que c'est tout simplement quelqu'un de malhonnête, uniquement à la recherche du plus grand gain possible? A qui me suis-je confiée pendant toute une année? Et puis cette question, de moins en moins présente grâce aux amis qui m'ont rassurée:
Avais-je raison de rompre? Moi qui défendais la psychanalyse contre ses détracteurs... C'est dur à avaler.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Ou là là...
Quel choix difficile à faire...
Il y a un tel enjeu de liberté/ soumission derrière. Jusqu'où peut-on accepter l'aliénation - provisoire - que propose la psychanalyse?
Ce dont je suis sûre c'est qu'il n'y a pas q'une seule voie. La psychanalyse en est une. Il y en a d'autres à explorer. Ou alors reprendre un travail analytique avec quelqu'un d'autre. Tout exclusivité, tout absolutisme mène pour moi à un certain totalitarisme comme la religion à une certaine époque.
Rester, alors que tu ressentais un sentiment d'injustice et de colère, n'aurait pas été juste.
Bravo pour ce choix courageux! Je t'envoie plein de bonnes pensées...
[moi même je prends un peu mes destances avec ce monde là : je termine cette année puis vais essayer de retremper un peu dans le monde professionnel plus classique ; j'ai besoin de gagner des pépètes pour me sentir plus libre et autonome vis à vis de mon homme ; et je sens aussi que j'ai besoin de retrouver un cadre structurant et social]

Anonyme a dit…

Dis donc, elle a l'air spéciale ta psychanalyste...

Ta réplique "Je crois que je ne suis pas prête pour ce genre de relation" me fait sourire. Ca sonne toujours comme une rupture, une "fin" d'analyse.

Profite!

Mecha a dit…

Merci pour vos réactions et vos pensées! Cela me rassure, ce que vous écrivez. Désemparée, défaite que j'étais hier... Cette situation m'a évoqué plein de choses, je ne comprends pas qu'elle n'ait pu travailler à partir de cela...
Et c'est une véritable rupture, elle peut m'attendre les prochains rendez-vous!
Aujourd'hui je me sens très bien. Il existe tant de manières pour évoluer, comme tu dis, lolotte, pas besoin de devenir l'esclave de quelqu'un. D'ailleurs, elle m'a beaucoup apporté, cette analyse, ce n'est pas anéanti par cette expérienece. Et vous savez quoi? Je vais m'acheter ces superbes bottes, maintenant que mon budget est regonflé ;-)
Je vais profiter!

Anonyme a dit…

Für mich ist Dein Abbruch total verständlich. Ein Abmachung darf nur aufgehoben werden, wenn beide Parteien einverstanden sind. Dein Vergleich mit klerikalen Techniken leuchtet mir ein, weil sich die jeweiligen Vertreter einer Lehre vorkommen, als stünden sie außerhalb und/ oder oberhalb der rechtlichen Sphäre.
Ich habe den Eindruck, dass Deine Entscheidung besoders für eine Lehranalyse die richtige ist.

Anonyme a dit…

Der Anonymus hatte bloß den Namen vergessen.

Anonyme a dit…

Impressionnant, cette hausse de tarif de 167%! Faut oser. Voilà que ta relation avec ta psychanalyste change très vite au pur business. Bien sûr que t'as raison de rester ferme! Rien que par principe.
Ca me rappelle des moments pendant ma période nomade où des marchands essayaient systématiquement de me faire payer le prix touriste alors que j'y habitais et étais une cliente régulière. C'est un excellent souvenir de voir leur tête étonnée quand j'ai redéballé tous mes fruits et légumes et que je suis partie sans rien acheter! Mais au moment même évidemment j'étais furieuse au point de trembler et de presque pleurer et surtout je rentrais affamée avec toujours rien à bouffer...
Dommage seulement que des légumes s'achètent plus facilement qu'une nouvelle thérapie. Je suppose que tu vas attendre pour voir ce qui se passe en toi, si tu ressens un nouveau besoin ou non. Peut-être que ça t'ouvrira des nouvelles possibilités, on ne sait jamais. Et puis je me réjouis de voir les bottes ;)

Anonyme a dit…

Ist von DeinerAusbildung her eine bestimmte Zahl an belegten Therapiesitzungen vorgesehen?

Anonyme a dit…

Quel soulagement!

Libre comme l'air!

Au fond tu n'avais plus vraiment besoin d'elle, sinon tu aurais payé le prix fort...

Bravo Michèle! Bon envol!

tendres baisers

Mecha a dit…

Je découvre avec plaisir vos réactions!
Bonjour Jacques,
je pense que si je voulais être psychanalyste, formée par la même école de psychanalyse (j'ignore laquelle c'est par ailleurs) que mon ex-psychanalyste, je devrais probalement rester. Mais si c'est vraiment ça, être psychanalyste lacanien, ça ne m'intéresse pas et je pars sans regrets. C'était aussi un des enjeux, expérimeenter la psychanalyse de l'intérieur pour savoir ce que c'est, en vue du choix d'une future formation psychothérapeutique.

Cocuou Chemical Lola!
J'aime beaucoup la comparaison avec les fruits et légumes, l'émotion de base ressentie est effectivement la même. Colère et impuissance! Sauf qu'ici, il s'agit d'une relation qui aurait eu un an la semaine prochaine... Je vais effectivement m'écouter puis voir, mais pour le moment je ne ressens pas du tout l'envie de me jeter dans une nouvelle relation thérapeutique. Quelque chose est venue à terme.

C'est comme tu dis, ma chère Blandine, si c'est fini, c'est que quelque chose est cloturé...et que le besoinh n'y est plus. Je peux considérer mon anlyse comme terminée. Yuhu! Bisous à vous!

Anonyme a dit…

Bravo pour avoir pris tes distances. Il faut être capable de le faire, ce qui n'est pas toujours le cas de tout le monde.
Est-ce que les pratiques de ton analyste ne vont pas à l'encontre d'une certaine déontologie vis-à-vis du patient/client? Est-ce qu'on nom de "l'analyse" tout est justifiable?
Ce qui s'est passé t'a rendue plus forte, mais que ce passera-t-il pour le patient qui vit cela est dans une profonde détresse. Ne pas interpeller ne revient-il pas à légitimer ce genre de pratique? Qui contrôle les praticiens afin d'éviter les abus?