lundi 18 juin 2007

Vide/trop plein

J'ai toujours rêvé de vivre en communauté. J'en ai fait l'expérience enthousiasmante lors de mon service volontaire à Amsterdam.

Ce que j'aime dans la vie de groupe, c'est de ne pas devoir exister toute seule face au temps. D'être portée par les autres, leurs activités, leurs histoires, ou tout simplement leur présence. Se laisser vivre au rythme des autres. La version cheap de cela, c'est la télé. Elle fait semblant de combler un vide, mais une fois éteinte, elle le découvre davantage.

Je m'arrête à l'issue d'une après-midi de travail et je me dis, tout à coup, seule face aux chats, quoi maintenant? Que faire? Ce n'est pas de l'ennui, c'est simplement la nécessité de choisir une autre occupation. Et ce moment de passage m'est désagréable. Il me met brièvement face au vide : vite, autre chose! Surtout ne pas trop se pencher... Pour les gens qui travaillent à l'extérieur, ce passage se fait de manière plus naturelle, en quittant un lieu pour un autre.

Etre entourée de vide est la condition préalable à mon travail de recherche et de rédaction. Il suffit que l'Homme soit à la maison pour que ma concentration dévie de manière répétitive. Pourtant je reste attirée par ces sociabilités moins classiques, plus fluides que celles j'ai l'habitude de vivre. Ce serait uniquement à cause des impératifs de la productivité que ces formes de sociabilité ne se soient pas répandues? Et rien que les voisins et les amis qui passent à l'improviste, est-ce que je les supporterais, à la longue?

Après la communauté, la colocation et la vie célibataire, la vie de couple me convient bien. Enfin, la légèreté d'Amsterdam était bien aussi, mais c'était autre chose...

(Photo: Amsterdam. Je me permets de montrer tous ces gens que j'ai perdus de vue. Donc si vous vous reconnaissez, n'hésitez pas ;-)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bei mir ist es doch die drohende Langeweile, die bewirkt, dass ich mir angenehme Beschäftigungen (Lektüre, Anhörungen, Bibliothekenbesuche..) auf Lager halte.
Die anfallenden Pflichten wie Abwasch, Telefonate, Gartenpflege, kleine Reparaturen, Besorgungen und Gänge zu Verwaltungen werden als lästige Erledigungen wenn möglich vor die angenehmen Tätigkeiten gerückt. Zudem gibt es noch die Neigung, die Unannehmlichkeiten durch Ipod-Hören zu überbrücken.

Irgendwie sind alle diese Strategien gerichtet gegen die kleine Langeweile, hinter der die größere als kleine Depression lauert und somit beschworen wird.

Conny a dit…

Moi j'ai une tolérance de la vie en groupe limitée à environ 5 à 7 jours et encore ça dépend des gens !

Anonyme a dit…

J'ai toujours été immergée dans le groupe : famille très nombreuse, soeur jumelle, bandes de cousins dans les maisons de famille, et même expérience communautaire menée par mes parents dans les années 80.
La solitude - m'a longtemps fait peur, il était inconnu, inquiétant... et je l'ai vite meublé : je me suis mariée jeune et j'ai plongé dans la maternité.
Aujourd'hui j'aspire au vide, mais il est nécessairement le fruit d'un combat... contre les miens? Comment aménager ces espaces de vide pour que le plein ne soit plus une fuite, pour qu'il soit nourri par le vide?

Mecha a dit…

Jacques, peut-être que c'est une espèce d'ennui, de Langeweile, quand le temps ne va pas de soi, mais doit être rempli. Mais je relie cela à un manque de l'autre, un manque de présence d'autrui.

Conny, ça dépend énormément du groupe, c'est vrai, j'en ai connu qui m'ont fait souffir, mais alors parce que je n'étais pas "assez dedans", d'autres comme à Amsterdam m'ont comblée, soulagée, maternée. Le bonheur, quoi! Mais je sais que c'était uniquement possible parce que l'expérience était limitée dans le temps.

Laurence, c'est LA question...qui revient dans nos discussions. Entre fusion et solitude, où se placer pour exister? L'autre se laisse si difficilement doser... Se positionner comme "seul" dans un groupe est si difficile!