mercredi 2 mai 2007

L'abstraction

"Qu'est-ce que t'as fait de ta journée?"

Lorsque l'on me pose cette question après une journée de travail intellectuel dans l'abstraction des idées (Foucault, Barthes, Benveniste au menu ces jours-ci), je lève le regard comme après un long songe. "Bonne question. Qu'ai-je fait aujourd'hui?"

Je me suis promenée dans un paysage en noir et blanc, fait de mots imprimés sur papier... De quoi parlaient ces mots? De mots je crois, d'énoncés et de langage. Alors que le roman fait naître des mots un monde souvent inoubliable, les écrits théoriques construisent des édifices d'idées qui sombrent dans le brouillard aussitôt que le livre se referme.

Au plus tard le soir, après un verre de vin, l'abstraction n'est plus qu'une surface raide sur laquelle je glisse vers des expériences plus sensuelles. L'abstraction de mon travail me donne en effet le soir envie de passe-temps plus concrets, plus nourrissant pour mes sens délaissés.

  • boire du vin rouge (justement)
  • mettre de la belle musique, bien forte
  • cusiner un repas de fête en goûtant à toutes les étapes
  • courir, transpirer, étirer
  • discuter et rire, embrasser et toucher
  • jouer avec les chats

Non, ça ne me donne pas envie de repeindre des murs ou de travailler le bois, de me reconvertir en travailleuse manuelle (tant mieux pour l'humanité qui courrait un certain péril...). Demain je serai bien contente de reprendre mon chemin solitaire et irréel dans les sphères de l'abstraction...

(Photo: Vue de ma chambre rue du Bausset à Paris)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Du hast Recht: Romane hinterlassen im Gedächtnis Bilder des Lebens mit klaren Konturen, theoretische Schriften oft nur einen undurchdringlichen Nebel. Aus diesem Nebel bildet sich aber ein Reservoir an Wissen und Können, aus dem man als Denkender schöpfen und schaffen kann.