mercredi 10 octobre 2007

La banane politique


La banane du commerce équitable a 10 ans en Belgique (6% du marché). Je lui souhaite longue vie, car elle m'est fort sympathique. Non seulement améliore-t-elle la vie des petits producteurs, mais étant souvent bio, elle réduit aussi l'impact sur l'environnement. Je pense que c'est elle qui m'a donné envie de remanger des bananes. Elle est vraiment délicieuse.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais la banane fair trade et compagnie dégage une luminosité toute particulière dans les rayons de supermarché d'où elle nous guette. Ces produits ont une espèce d'auréole qui me donne envie de les placer dans mon caddie. Peut-être qu'elle se transmettra à moi?

Presque enivrant, le pouvoir politique qui s'en dégage, c'est comme voter au passage des caisses! Chaque produit scanné, une déclaration politique. Madame prend 300g de bananes, variété famille équatorienne mieux nourrie. De la lessive bio qui fait revenir les saumons dans la Meuse, une majorité de fruits et légumes bio pour moins de nitrates dans l'eau potable, du papier Q recyclé pour épargner les ressources naturelles, du café fair trade qui permet à une famille du Kenya d'envoyer ses filles à l'école... Plus jamais les chiquita vont franchir le pas de ma porte. Et gare à Monsanto! (Bon d'accord, je connais pas tous mes ennemis...)

C'est étrange que je me sens plus influente en faisant les courses qu'en votant. Et puis non, c'est évident dans un monde où l'économie est au centre de tout.
Pouvoir d'achat.
Qui a, je le concède volontiers, des limites en termes d'impact. Et qui peut être un leurre facile et rassurant alors que la politique du monde mondialisé est d'une complexité inédite.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hey Mecha,
Je doute. Ca fait des années que j'essaye de me faire une opinion au sujet des produits bio et du développement durable et j'arrive pas.
Tous les arguments en faveur qui nous sont endoctrinés par les médias peuvent aussi être retournés (par les mêmes médias): Il paraît que la production de papier recyclé consomme beaucoup plus d'eau que celle du papier normal, l'agriculture bio arrive à contourner les lois et utilise des "pesticides bio" plus nocifs que les normaux, genre des doses hallucinantes de métaux (lourds). Les bananes et le café (bio), vaut mieux ne pas les consommer du tout en tenant compte des milliers de km qu'ils ont dû être transportés pour arriver chez nous. Et puis la viande bio... quand on pense à tous ces champs qu'occupent les vaches qui pourraient produire des céréales pour dix fois plus de familles et les gaz à effet de serre qu'elles émettent, vaudrait mieux devenir végétarien.
C'est facile de payer pour avoir la bonne conscience et c'est aussi facile de ne rien faire, ce qui est mon attitude le plus souvent.
Mais ce que je sais, c'est que mon Homme a par hasard acheté des bananes et du pain bio cette semaine et ils sont délicieux! Du coup je me laisse guider par mon palais.

Mecha a dit…

C'est sûr que ce n'est pas aussi évident que je m'amuse à le décrire ici. C'est toujours plus complexe que ça en a l'air et oui, c'est facile de s'acheter une bonne conscience.
Mais ce n'est pas parce que c'est loin d'être parfait que ce n'est pas souvent l'option la moins pire.
Le café? Il voyage de toute façon, autant faire bénéficier l'argent aux petits producteurs. Les bananes? Pareil. L'agriculture bio chez nous? Le choux-fleur normal par exemple est une bombe de pesticides. J'ai redécouvert l'odeur du choux-fleur à travers le bio, ça ne sent pas le caca, c'est bizarre (c'est vrai le palais oriente aussi le choix). La viande bio que je trouve très chère, j'en boufferais volontiers plus souvent. Pas envie d'ingurgiter toutes les crasses, antibiotiques, hormones etc... Sans parler des droits des animaux, mieux respectés par le bio. Et puis ce ne sont pas les céréales qui manquent dans l'agriculture européenne, même si la récolte a été mauvaise cette année.
Mais t'as raison, le vrai bon choix écologique, c'est d'être végétarien. Et de limiter sa consommation. Et c'est bien moins drôle que de se faire plaisir en achetant labellisé!
Et pourtant, réfléchir en consommant est un début, même si on ne maitrise pas touts les données.