dimanche 22 juillet 2007

Summerlach*


C'est quand les journaux sont de plus en plus en légers et que les gens sont de plus en plus difficiles à joindre, les rues de plus en plus vides, qu'on sait qu'est-arrivé le "trou de l'été". L'été n'est nullement troué, il constitue lui-même une vacuité dans la densité de l'année professionnelle, un moment d'accalmie et de productivité ralentie. Ce n'est pas le moment de lancer des projets, ni de chercher du travail ou d'acheter d'appart, c'est néanmoins une période propice au mariage. Tout comme le dimanche, le "trou de l'été"* peut s'avérer très cafardeux quand il pleut et que nous nous acharnons à nier sa réalité. Il est par contre un grand bienfait lorsque notre approche du vide relève d'une certaine complicité.

Ce blog suit la logique de l'été, il se fait rare, involontairement, produisant que ci et là encore un petit billet. Pourtant je suis là, je travaille, je vis, je respire au quotidien. Je vais même au cinéma, où j'ai vu récemment deux films absolument recommandables, After the Wedding et Cages. Le premier, une histoire de famille passionnante, le second, une histoire d'amour existentielle.

mardi 17 juillet 2007

Souci de beauté

"Aux habitants d'une maison fleurie". C'est ainsi que commence une lettre que nous avons reçue il y a quelques jours. Elle est signée par l'échevin pour l'urbanisme, l'environnement, le tourisme et le développement durable qui nous félicite pour le fleurissement de notre façade.

Il utilise la jolie formule: "Un de mes collaborateurs a admiré le fleurissement de votre façade" et propose de nous offrir des pots de fleurs en mai 2008 pour soutenir ce "souci de beauté".

Les prochaines élections étant encore bien loin, j'ai pu apprécier ce geste que je perçois comme s'inscrivant dans la lignée des nombreux efforts déployés par différents acteurs de terrain pour rendre Liège plus belle, plus citoyenne et donc plus vivable. Difficile de dire pourquoi, mais cette dynamique me touche et oui, j'avoue être contente d'être parmi les centaines voire milliers de personnes à avoir reçue cette reconnaissance.

Mais je pense aussi que Monsieur l'échevin n'a perçu que la pointe de l'iceberg en admirant mes géraniums... Sait-il seulement que je participe activement au développement du tourisme liégeois en invitant régulièrement des amis à Liège et que je fais la pub de la Cité Ardente, notamment à travers ce blog (voir la catégorie Cité Ardente dans la colonne de droite)? Quant à mes déplacements en vélo, je mériterais qu'on me décerne non seulement une médaille en écologie, mais carrément le "vélo de bataille" en or 2007, vu le nombre de leçons d'autoécole ou/et d'écologie données gratuitement à toutes sortes d'automobilistes
(genre: "Connard, ça ne te suffit pas de rouler en 4x4, tu coupes en plus la route à un vélo!"). Peut-être que ça vaudrait un nouveau vélo en 2008?

(Photo: Printemps dans le Quartier St. Léonard, Liège)

lundi 16 juillet 2007

Fin de parenthèse

Ce matin dans mon lit, les jambes lourdes de trois jours de randonnée, me sont revenus certains moments de cette semaine-parenthèse qui prend fin aujourd'hui. J'ai revu les paysages, le soleil dans les arbres, un sentier qui se faufile. Je garde en mémoire l'odeur du bois, et toutes ses variations, en fonction du temps et de la végétation. Mais surtout j'ai songé, entre sommeil et éveil, à l'amitié et à ses faces multiples, à la singularité des relations. A nos différences, à nos complicités, à notre manière d'être bien ensemble. Et à l'importance vitale de les retrouver comme ça, tous ces gens, pour un moment qui dure plus qu'un repas ou un verre pris ensemble.

C'est donc avec une sensation de chaleur qui n'est pas uniquement due au temps, que je reviens aujourd'hui au boulot.

vendredi 6 juillet 2007

L'été devant soi

J'étais pendant de longues années habituée à jouir d'un long été-parenthèse dans le quotidien. Deux mois de temps libre, entièrement dévoués au farniente et aux voyages. Je passais du temps dans notre maison de campagne, je visitais des amis, je partais en voyage.

L'été a un peu changé de visage aujourd'hui. Cela reste une période propice aux relâchements et aux plaisirs de la vie, mais l'insouciance et la liberté absolue l'ont déserté depuis peu. C'est devenu un temps de petites parenthèses, entrecoupé par des moments de quotidien.
Cette année, dans le rôle des petites parenthèses déjà planifiées,
  • trois jours de randonnée dans les Ardennes belges
  • une semaine dans le Parc Naturel du Vercors
  • un gros, gros mariage
  • accueillir quelques jours des amis à Liège
  • une grande fête pour les 90 ans d'une adorable dame, amie de ma grand-mère défunte
  • les festivals
D'autres projets sont là, en suspens... Un gros voyage qui me turlupine (ce serait pour la fin de l'année), un changement de boulot pour l'Homme, un voyage en Sicile en automne. En attendant, les aventures internes continuent.

Et vous, votre été, il sera comment?

lundi 2 juillet 2007

Entre deux eaux

Chercheuse en psychologie clinique, c'est un peu comme steak végétarien ou poisson mammifère : ça ne va pas de soi. En joignant le qualificatif "chercheuse" à celui de "psychologie clinique", les deux subissent un choc et se voient relativisés. Le steak végétarien n'est pas vraiment steak, le poisson mammifère pas vraiment poisson. Ils en deviennent presque des métaphores...

Enfin, tout ça pour dire qu'entre la science, à laquelle me fait souscrire mon titre de chercheuse, et la psychologie clinique, qui est ma nature profonde depuis le début des jours de l'humanité, les choses ne vont pas de soi.

La science cherche à dégager des règles générales et à construire des schémas communs, alors qu'en psychologie clinique un seul principe est maître : l'approche du cas par cas. Un deuxième principe précise celui-ci : tout psychisme est intersubjectif, pris dans la relation à l'autre. La seule objectivité possible consiste donc à penser ma propre subjectivité en relation avec la subjectivité de l'autre.

Il en découlent deux exigences pour l'intrépide chercheur en psychologie clinique :
  • Etre capable de construire du général à partir du singulier, c'est-à-dire développer un regard qui, tout en reconnaissant la singularité de tout un chacun, est capable de dégager des traits communs aux différents cas. Ces schémas communs, c'est du "créé-trouvé" (encore un adorable concept clinique!), c'est-à-dire moitié "inventé", moitié "découvert".
  • Et aussi, se connaître soi-même pour connaître l'autre. C'est ainsi que je me surprends à défaire mes noeuds de chercheuse sur le divan...
Oui, vous l'avez deviné, mon travail va mieux, et donc moi aussi...ou est-ce que c'est moi qui vais mieux et donc mon travail également?

(Photo : L'Homme dans un lavoir en Italie)

dimanche 1 juillet 2007

La saison des festivals

Le meilleur moyen de prendre la tangente tout en restant au pays, ce sont les nombreux festivals de musique organisés de part et d'autre en Belgique. Nous avons ouvert la saison ce weekend avec Couleur Café qui est un peu mon chouchou grâce à sa programmation world éclectique et son caractère urbain.

Cette année était particulière, étant donné qu'un incendie s'est déclaré vers 19:00h dans un des entrepôts au milieu du site. C'était impressionnant, 20.000 personnes ont été évacuées et deux heures après, les concerts ont repris. De la fumée noire a donc entrecoupé un superbe voyage musical de la Colombie (Yuri Buenaventura) au Maroc (Rachid Taha), en passant chez Ziggy Marley et Cassius, Daan et Buscemi... Mais c'est la musique d'Ismaël Lo qui m'a donné l'impression d'être arrivée quelque part. J'y ai passé un moment plein et rond et heureux.

Le Weekend prochain c'est les Ardentes à Liège, avec les Rita Mitsouko (ça doit être terrible!), Calexico, Olivia Ruiz, Archive, Hooverphonic etc. Et puis, et puis, et puis, j'aimerais aussi aller à Esparanzah qui est le plus politique et le moins commercial des festivals, le seul à ne pas être géré par Clear channel, le géant de la publicité américain... Avec donc des groupes peu connus et une ambiance altermondialiste. Embarquez, le voyage ne vient que de commencer!

(Photo: CD que j'écoute beaucoup ces moments-ci, évoque un peu la même chose chez moi que Ismaël Lo)