mardi 26 juin 2007

Animal et compagnie

L'Homme trouve que j'ai beaucoup de mérite de travailler avec, sous le nez, ces créatures voluptueusement somnolentes que sont nos chats. Moi aussi, je trouve que j'ai du mérite... Il y a des jours où je les entends ronfler, sans parler de l'indiscrétion de leurs baîllements incessants.

Mais elles nous causent de vrais soucis, ces bêtes! Propre depuis un bon moment, Gayette a pris le pli de chier à côté de la litière. La vétérinaire nous explique que c'est probablement dû au rapport de domination qui existe entre les deux chats. Gayette, la dominée, est mal à l'aise quant à l'usage de la même toilette que Nala, la dominante. Si une deuxième litière n'arrange pas le problème, il faudra installer un diffuseur électrique de phéromones pour calmer les conflits! Je me suis immédiatement mise à rêver à des diffuseurs de bonne entente conjugale, des diffuseurs de discipline de travail, des diffuseurs anti-psychose... Oups, ce serait la fin des psys!

Les interrelations sont donc cruciales chez les chats aussi, mais ils se règlent à coup de phéromones. Dans leurs interactions, il y a un côté sado-maso, des attitudes de "je t'aime moi non plus", mélangeant morsures et lèchements. La petite a des croûtes de sang séchées dans le cou, cela a un peu alteré l'image que je me faisais de l'animal en général, et de sa modération concernant la violence en particulier.

En plus, elles ont des puces, on n'arrête pas de se gratter. Mais, je les comprends, ces puces! Je n'envie pas uniquement mon chat paresseux, j'envie même la puce qui a le loisir de s'enfoncer dans le poil soyeux de nos nounours belliqueux.

Et par pure association, je dois dire que je préfère ces puces-là aux puces électroniques que l'on souhaite nous implanter bientôt et sur lesquelles l'on pourrait enregistrer une série d'informations concernant notre identité ou autre.... (Sans blague, entendu à la radio ce matin)

(Photo: Vue de mon bureau, un jour de grande activité des chats)

lundi 25 juin 2007

Montagnes russes

Comme toute ado véritable, j'avais un petit côté bipolaire, avec des hauts et des bas pas toujours très comfortables. A vrai dire, je passais plus de temps dans la brume des vallées sombres que sur les sommets jubilatoires. Heureusement qu'il y avait le grunge à cette époque, fournissant un soundtrack original aux doutes existentiels et à la mélancolie.

Et aujourd'hui, grâce à la psychanalyse, je me trouve rajeunie! Je retrouve une instabilité émotionnelle depuis longtemps rangée au placard avec ma longue jupe noire et mes bottes à semelles compensées (quoique là aussi, ça revient à la mode, apparemment...). Des jours, je me sens très bien, libre, avec un regard neuf, et puis tout à coup, un abattement, une grosse fatigue, une dépréciation de soi, pénibles! Et ça vient comme ça, ni vu ni connu, tout à coup le sens me lâche. Inutile d'ajouter que c'est ces jours-là que ça avance, sur le divan. J'ai goûté au fruit ambigu, il faudra aller jusqu'au bout...

Il reste plus qu'à espérer que je retrouve mon CD des Smashing Pumpkins... "Despite all my rage, I'm still just a rat in a cage!"

(Photo: montagnes suisses)

vendredi 22 juin 2007

Point de fuite en perspective

Je voudrais prendre mon vélo et pédaler. Me retrouver dans des champs, sur des routes de campagne qui sentent l'été insouciant. Avoir chaud, avoir faim, être exténuée.

Je mettrais enfin de la distance entre moi et ce travail qui fait des noeuds dans ma tête et dans mon ventre. En route s'envolerait une après l'autre, chaque page de ma thèse, écrite ou à venir. Envolé aussi, le malheur de ces gens, nos rencontres parfois difficiles. Oublié, tout ce bazar inconscient qui ne cesse d'alourdir mes jours.

L'horizon s'étendrait devant moi.

(Photo: Bocage bourbonnais)

lundi 18 juin 2007

Vide/trop plein

J'ai toujours rêvé de vivre en communauté. J'en ai fait l'expérience enthousiasmante lors de mon service volontaire à Amsterdam.

Ce que j'aime dans la vie de groupe, c'est de ne pas devoir exister toute seule face au temps. D'être portée par les autres, leurs activités, leurs histoires, ou tout simplement leur présence. Se laisser vivre au rythme des autres. La version cheap de cela, c'est la télé. Elle fait semblant de combler un vide, mais une fois éteinte, elle le découvre davantage.

Je m'arrête à l'issue d'une après-midi de travail et je me dis, tout à coup, seule face aux chats, quoi maintenant? Que faire? Ce n'est pas de l'ennui, c'est simplement la nécessité de choisir une autre occupation. Et ce moment de passage m'est désagréable. Il me met brièvement face au vide : vite, autre chose! Surtout ne pas trop se pencher... Pour les gens qui travaillent à l'extérieur, ce passage se fait de manière plus naturelle, en quittant un lieu pour un autre.

Etre entourée de vide est la condition préalable à mon travail de recherche et de rédaction. Il suffit que l'Homme soit à la maison pour que ma concentration dévie de manière répétitive. Pourtant je reste attirée par ces sociabilités moins classiques, plus fluides que celles j'ai l'habitude de vivre. Ce serait uniquement à cause des impératifs de la productivité que ces formes de sociabilité ne se soient pas répandues? Et rien que les voisins et les amis qui passent à l'improviste, est-ce que je les supporterais, à la longue?

Après la communauté, la colocation et la vie célibataire, la vie de couple me convient bien. Enfin, la légèreté d'Amsterdam était bien aussi, mais c'était autre chose...

(Photo: Amsterdam. Je me permets de montrer tous ces gens que j'ai perdus de vue. Donc si vous vous reconnaissez, n'hésitez pas ;-)

dimanche 17 juin 2007

Lecture de nuit

Tous les soirs, avant de m'endormir, je lis encore quelques pages de ce livre. Il n'en faut pas plus, tellement le langage dense, au service d'une saga aux multiples personnages baroques, nourrit son lecteur. Alors que mes lectures habituelles se situent plutôt du côté du réalisme psychologique, je me régale ici.

Tous les soirs, je pousse une porte, je traverse un miroir (tiens, je crois que je suis prête pour Alice!) et je côtoie des créatures étonnantes qui s'infiltrent dans mes pensées avant que je ne m'assoupisse. Pas étonnant que mes rêves soient si intenses ces derniers temps...

samedi 16 juin 2007

Cadeau!

En sortant d'un magasin, je pousse mon vélo quelques mètres. Au moment de me lancer dans la rue, mon regard reste accroché dans la rigole. Qu'est-ce que c'est que ça?! Je regarde de plus près et mon coeur bat un peu plus fort.

Un billet de 200 Euro! Choc. Un vrai de vrai? Je le ramasse et je lève le regard pour voir si personne autour de moi ne cherche quelque chose par terre... Non, et personne ne semble m'avoir vue. Une caméra chachée, certainement. Ou une expérience en psychologie sociale. Et moi, faisant office de cobaye pour illustrer la malhonnêteté de l'humanité toute entière. Ils n'attendent qu'une chose, que je mette ce billet dans ma poche! Alors ils vont sortir de leur cachette, révéler leur identité de chercheur/journaliste et m'interroger poliment sur le pourquoi du comment. Ils vont enregistrer mes réponses et me montrer les images de moi, voleuse. Je vais mourir de honte.

Mais vraiment, je ne vois pas de caméra. Je fais le test alors, j'empoche l'argent tout en guettant les prédateurs. La mafia albanaise pourrait aussi se sentir concernée. Mais rien. Là je n'hésite plus, je saute sur mon vélo et je file à la maison.

A la maison je me félicite en affirmant que je viens de sauver la vie d'un toxicomane. Pour 200 Euro, ça en fait de la brune, et rares sont ceux qui savent consommer avec sagesse. L'Homme me fait remarquer que je viens au contraire de ramasser le fin du mois d'une petite vieille. Je rétorque que les gens honnêtes, ils n'ont pas de billets de 200 Euro dans leur poche.

Nous sommes d'accord qu'il faut considérer cet argent comme un cadeau d'anniversaire pour nous deux, pour le couple, pour le ménage. J'hésite quand même de faire au moins en partie un don à une ONG, histoire de me débarrasser d'un reste de culpabilité. Un lave-vaisselle serait tout de même un chouette investissement... Des heures et des heures de vie gagnées.

Mais bon, 200 Euro ne suffisent pas pour une telle machine à gagner du temps. Et puis, il nous faudrait de nouvelles assiettes creuses aussi, ce serait sympa d'aller voir chez Habitat, avec un budget pour une fois... Ou alors une journée Spa à deux?

Je crains que finalement, l'argent va servir à arrondir les fins de mois. Ni vu ni connu.

La question à multiplier les besoins (ou les désirs) : Vous feriez quoi avec 200 Euro trouvés dans la rue?

7 ans ensemble

Il y a 7 ans, une luxembourgeoise s'est précipitée dans les bras d'un belge lors d'une fête bien arrosée à Amsterdam. Depuis on ne s'est plus quittés.

(Photo par Luc, randonnée en Ecosse)

jeudi 14 juin 2007

Lourde

Je traîne aujourd'hui un ventre de femme enceinte.
J'en ai rêvé cette nuit, et ça me reste là, au milieu de mon corps et ça me rend fatiguée comme une pierre. C'était un cauchemar, j'avais un ventre qui poussait à vue d'oeil et qui risquait d'exploser à tout moment. A moins de trouver un autre moyen d'évacuer la "chose".

C'était effrayant, parce que c'était pas moi, en moi. Cela prenait de plus en plus de place, et de plus en plus vite. Dans mon rêve, une amie était elle aussi enceinte, mais il n'y avait pas cette accélération chez elle. Je crois que je me veux pour moi.


Et l'horloge biologique en route.
Le temps irrévocable.
Dans mon rêve, je criais: "Pas si vite, pas tout de suite, attendez!"

mardi 12 juin 2007

Belgian romance

Pendant que je boulotais et festoyais à Luxembourg, les cartes ont été redistribuées sur l'échiquier politique belge. Apparemment on ne veut pas la même chose au Nord qu'au Sud.

Jusque-là, je suivais. Après, ça se complique. La politique belge est un énorme cirque pas facile à décortiquer. Depuis que je vis ici, j'essaye de comprendre les différentes couches de pouvoir, les enjeux communautaires et linguistiques. Mais plus que dans tout autre pays, les conflits politiques prennent un air surréaliste. J'écoute les nouvelles tous les matins, mais je n'ai toujours pas compris l'énorme enjeu de la scission de l'arrondissement Halle-Vilvoorde, par exemple. C'est un peu comme être face à un vieux couple qui se dispute, ils sont les seuls à réellement en connaître les raisons (Enfin, j'espère! Cela signifierait qu'ils aient une mémoire commune).

Grosse remise en question en décembre du couple passionné:
W: " Tu me quittes. De toute façon tu me quitteras."
F: " Dat heb ik nooit gezegd!" (J'ai jamais dit ça!)
W: "
C'est comme si c'était fait! Je vois les images devant moi!"
F: "Maar je hebt wel gelijk, ik heb meer autonomie nodig, meer vrijheid!" (Mais tu as raison, j'ai effectivement besoin de plus d'autonomie, de plus de liberté!)
Etc, etc, etc...
A l'époque, une des mesures proposée par un des nombreux thérapeutes de couple, était de s'intéresser davantage à l'autre, de prendre plus régulièrement des nouvelles. Je pense que ça a été fait, au moins partiellement.

Dans la phase post-élections, l'autre surgit de toute façon de manière bien réelle. Il faut négocier. Il faut se rapprocher pour trouver des solutions. Il faut recréer une nouvelle alliance entre partis afin que le ménage soit fait. J'adore ce moment où chacun met de l'eau dans son vin, discrètement. Là, c'est sérieux, pas de théâtre s'il-vous-plaît, c'est l'existence commune qui se joue. Là, les Belges font ce qu'ils font de mieux, à savoir des compromis avec style. (L'Homme aussi, tiens...)

Et moi, et moi, et moi...? Ben moi, j'ai terminé mon cours de Néerlandais aujourd'hui sur un examen de trois heures. Ma petite pierre à l'édifice de ce magnifique pays.

(Photo: Le cirque à Liège)

dimanche 10 juin 2007

Mecha in luxe

J'ai un terrible aveu à vous faire. Terrible surtout suite au post de vendredi sur le fric au Luxembourg et ma non-identification avec ce monde.

Voilà, je me suis laissée entraîner dans une virée shopping avec ma maman et ma soeur où j'ai été bien gâtée. Un samedi après-midi à faire les boutiques dans le grand style, se terminant sur un dîner en famille dans un des meilleurs restaurants de la ville. C'était une journée délicieuse.

Des questions? Sur l'identité luxembourgeoise en général et la mienne en particulier?

(Attention ceci n'annule en rien le post précédent. J'ajoute uniquement que je remercie mes parents aussi pour les choses matérielles)

vendredi 8 juin 2007

Retour à Luxembourg

En délaissant un des quartiers les plus pauvres de Liège pour poser mes valises dans un des quartiers les plus aisés de Luxembourg, j'ouvre grand les yeux et je me sens Mecha au pays des merveilles. Je ne cesse de prendre la mesure de la prospérité ambiante. Je savais bien sûr qu'il y a de l'argent à Luxembourg, mais quand je vois le matin défiler les porsches décapotables et les BMW et les 4X4, sans parler des créatures sublimemement vêtues à l'intérieur, je réalise que je suis originaire d'un pays richissime. C'est le genre d'idée qui ne m'est jamais venu à l'esprit lors des 19 ans que j'y ai vécu.

C'est donc un étonnement renouvelé que je vis, chaque fois que j'y suis maintenant, et je me sens parfaitement étrangère à ce monde. Il m'arrive d'avoir des mauvaises pensées en voyant ces gens, j'imagine leur vie, les innombrables heures qu'ils passent face à des chiffres sur un écran, j'imagine leurs soucis: quelles vacances, quelle voiture, quels vêtements? J'imagine leurs rêves, copies conformes d'une pub pour une voiture ou un parfum ou autre chose qui coûte chère. A force de se laisser guider par cette imagerie, ils y ressemblent.

Et puis je me ressaisis. Je me dis : De quel droit tu juges, toi qui es née ici, qui n'as jamais manqué de rien, qui as pu faire le choix de chercher autre chose? Et je me contente de remercier tout bas ceux qui m'ont élevée, et qui ont été capables de détourner mon regard vers des valeurs autres que matérielles.

A Liège aussi, je peux porter un regard dur sur certaines personnes, sur tel alcoolo accoudé au comptoir avant 10h du matin, sur telle autre momie porteuse d'une presque-burka. Mais je ne les fourre pas tous dans le même sac. Avec eux, je fais appel à l'universellement humain et j'arrive à abattre certaines frontières. Avec les nouveaux-riches de Luxembourg, je reste fixée à l'image imposée par les symboles fièrement arborés de leur appartenance sociale.

(Photo: Luxembourg, Musée National d'Histoire et d'Art. Luxembourg est capitale européenne de la culture cette année, il y a une foule d'événements passionnants!)

mardi 5 juin 2007

Bon voisinage

Il y a Internet, et puis il y a les bonnes vieilles relations de voisinage.

Notre voisine a plus de 80 ans et ça fait 40 ans qu'elle habite le quartier. Elle n'a jamais eu d'enfant et habite seule une maison grande comme la nôtre. Elle coupe systématiquement l'unique rose de son obscure arrière-cour pour nous l'apporter.


Elle entend mal, nos fêtes ne la dérangent pas, elle nous assure. Nos conversations, moi à la fenêtre, elle dans sa cour, sont prolongées par la répétition de mes réponses. Ses phrases comportent la sonorité typique de la région, traînantes et légèrement ascendantes à la fin. Un français qui réunit allègrement vulgarité et bonhomie.

Elle a deux chats, et dans ma cour je l'entends parfois les appeler: "Bisou, Bisou!" Elle s'en occupe beaucoup alors qu'elle m'a avoué préférer les chiens. Elle leur parle: "Maman n'est pas contente, descends de là!" M'entend-elle aussi converser avec les miens? A sa fenêtre, elle guette parfois les nôtres, qui adorent infiltrer la veranda plastifiée de l'autre voisin. Elle appelle alors jusqu'à ce que j'ouvre la fenêtre et que j'aille les récupérer.

Pour les autres voisins, on n'existe pas, mais ça ne peut réellement me choquer. L'anonymité fait partie de la ville, de la vraie. C'est un peu comme sur Internet...

(Photo: Le voisin d'en face à Amsterdam...je sais, les briques sont les mêmes qu'ici. Il passait ses journées à sa fenêtre. On ne lui a jamais adressé la parole, mais pour nous c'était Jos.)

samedi 2 juin 2007

Epicer

Depuis notre retour de France, j'ai très envie de faire de bons petits plats. Ce besoin de cuisiner est chez moi cyclique. Il croît parallèlement à un intérêt majoré pour la nourriture, récurrent lui aussi. Est-ce la lune, le temps, les cellules graisseuses?

Il y a des semaines où on se fait surtout des soupes ou des pâtes, et puis, de temps en temps, envie de plus de sophistication, de viandes, de sauces, de nouvelles recettes, et bien sûr, de desserts. Une glace ou une patisserie faite maison, quel bonheur!

C'est en paressant au jardin, en-dessous des pots d'épices que j'ai été témoin des incitations à la gourmandise suivantes:
Le romarin appelle un gigot d'agneau de 7 heures, la menthe pousse en vue d'un taboulé, le basilic désire se marier avec des aubergines et de la mozzarella, la coriandre n'attend qu'une bonne soupe carottes-orange. Et la sauge, la sauge, elle me fait déjà rêver depuis un moment à des "gnocchi burro e salvia", des gnocchi sauge et beurre, simplicité et décadence extrêmes, réunis dans un seul plat!

(Depuis que la photo a été prise, la rangée s'est bien étoffée, en pots et en épaisseur )

vendredi 1 juin 2007

A la maison

Je savoure le fait d'être à la maison ces jours-ci. Le prix à payer, c'est du travail théorique à abattre, mais vu le temps, je suis bien derrière mon ordinateur. Et le nomadisme professionnel va bientôt reprendre, de toute façon.

Pour ce weekend, mon agenda affiche une rare (presque-)virginité. Le temps n'est donc pas écrit. Le temps annoncé serait plutôt beau. Je me réjouis.

Finalement je me fais bien à la dialectique partir-revenir, délaissant celle du partir-repartir. Je suis justement en train de préparer un weekend-randonnée dans les Ardennes pour la mi-juillet. Et je lis des guides touristiques sur l'Afrique, non sans appréhensions. Puis-je réellement ARRETER tous mes projets pour partir quelques semaines dans un autre monde? Et si je ne reviens pas?